
29/07/2025
🌿 Sur les pas de Cezanne… et d’une grande résistante.
Il y a quelques jours, j’ai retrouvé un groupe que j’accompagne régulièrement depuis plusieurs années. À force, des liens se tissent, les visages deviennent familiers, les retrouvailles chaleureuses. Ce jour-là, nous avons vécu une journée dense, rythmée par l’art, l’histoire… et quelques surprises.
Tout a commencé au musée Granet, plongés dans l’univers de Cezanne à travers une exposition remarquable. Puis, nous avons poursuivi notre balade dans Aix, sur les traces du Maître, jusqu’au Jas de Bouffan, là où le peintre a tant observé, tant créé.
Mais la vraie cerise sur le gâteau, c’est venue d’une envie soudaine : je les ai emmenés, sans l’avoir prévu, au Terrain des Peintres. Cet espace, libre d’accès, niché entre les villas, est un petit havre de paix. Là, sous le chant régulier des cigales et le murmure des cascades de piscines voisines, le silence s’installe. Et puis, soudain, la vue.
✨ Sainte-Victoire se dévoile, majestueuse, baignée de lumière. Les cyprès, les oliviers, les herbes de Provence dansent doucement dans le vent. Même pour ce groupe d’ici, le charme opère. Cezanne l’a peinte jusqu’à la fin de sa vie, même quand les orages menaçaient. Pourtant, comme disait ma grand-mère : "Quant Venturi a su capèu, pren ta biasso e coure lèu ! ".
Ce jour-là, pas d’orage, juste de la beauté. Nous avons terminé cette belle journée avec des sourires, des anecdotes, des partages. C’est aussi ça, être guide : proposer des instants vrais, des émotions, des souvenirs qui restent.
Et puis, sur le chemin du retour, un dernier clin d’œil à l’histoire. Le car nous avait déposé dans une rue au nom que certains connaissent : Marie-Madeleine Fourcade. L’occasion de raconter son incroyable destin. Trop rares sont les rues portant des noms de femmes. Celle-ci le mérite amplement.
Elle fut la seule femme reconnue comme cheffe d’un grand réseau de Résistance en France : le réseau Alliance, surnommé "l’Arche de Noé" car ses membres portaient des noms d’animaux. En 1944, revenue en France pour reprendre la direction du réseau, elle est arrêtée en juillet par la Gestapo et conduite à la caserne Miollis, à Aix. Lucide et déterminée, elle gagne du temps, puis, dans un acte de courage fou, parvient à s’évader. Nue, "pour supprimer la plus minime épaisseur", elle se glisse entre les barreaux de sa cellule avant de se rhabiller et de trouver refuge dans l’une des chapelles du cimetière non loin. Là, pieds nus et dissimulée jusqu’à l’aube, elle attend le petit matin pour trouver de l’aide… et qu’on lui montre la route vers Vauvenargues.
Une héroïne. Dans tous les sens du terme.
🚶♀️ Marcher dans les pas de Cezanne, c’est aussi croiser ceux et celles qui ont marqué notre histoire autrement.
C’était une belle journée. De celles qui nourrissent la mémoire et le cœur. 💛
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Arthur, Mylène, Jérôme & Samarcande
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