
08/07/2025
L’ÉVOLUTION DU PRIX DES TERRES AGRICOLES EN FRANCE 2024
Source AGRESTE – Service statistiques du Ministère de l’agriculture
Pour la 3ème année consécutive, les prix du foncier agricole progressent atteignant en moyenne nationale 6400 €/ha (+3.2 %) pour les terres libres et 5220 €/ha pour les terres louées (+ 2 %). Cette dynamique est nationale : seules la Bourgogne-Franche-Comté et les Pays de la Loire enregistrent une légère baisse.
L’année sociale et climatique compliquée pour le secteur agricole n’a pas empêché la progression des prix dans les zones de grandes cultures où ils atteignent en moyenne 7820 €/ha soit + 1.4 % de plus qu’en 2023.
Dans les zones de polyculture-élevage, la progression est plus nette avec 6450 €/ha soit +4.6 % et +3.3 % à 4790 €/ha dans les zones d’élevage bovin en raison de la stabilisation des cours du lait et de la viande à un niveau supérieur aux années précédentes.
Mais le nombre de transactions a diminué de 5.9 % passant sous la barre des 100 000 (98 350). Les surfaces échangées représentent 431 200 ha soit 5.2 % de moins qu’en 2023. On observe moins de ventes de biens libres bâtis (-16.6 %). A l’inverse, les biens loués progressent avec des fermiers en place qui ont significativement augmenté leurs achats en particulier dans la moitié nord du territoire.
Si les personnes physiques restent les premiers acquéreurs en surface (49.3%), leur proportion est en diminution depuis plusieurs années et recule encore en 2024 (- 6.8 % en nombre, -9.7 % en surface). A contrario, les achats par les sociétés agricoles progressent. Suite à la mise en œuvre de la loi Sempastous, le marché sociétaire (cessions de parts ou actions de société, augmentation ou réduction du capital social, etc..) représente plus de 900 000 ha en 2024 (+3.5%) et 8530 déclarations. Nous pouvons supposer que certains ont anticipé la mise en place de cette loi.
Les 2/3 de ces cessions concernent les membres d’une même famille, environ 7 % sont des cessions entre associés non familiaux. Le quart restant, qui concerne les cessions en faveur de tiers, représente 20 % de la surface et 50 % de la valeur. Nous pouvons supposer que les cessions intra- familiales ne se font pas toujours à la valeur du marché. Cette répartition reste la même depuis 2016.
C’est dans la région PACA (Provence –Alpes –Côte d’azur) que le prix des terres et prés libres est le plus élevé à 11 930 €/ha, c’est aussi dans cette région qu’il a le plus progressé (+13.6 % par rapport à 2023). Suivent la région des Hauts de France avec une progression de 7.7 % pour atteindre un prix moyen de 10 950 €/ha et celle du Grand Est avec une hausse de 7.4% à 6 810 €/ha.
Pour la 3ème année, le marché de l’urbanisation est en baisse (-24.3 % en nombre et -19.4 % en surface) avec une baisse de 69.1% des surfaces vendues pour artificialisation par rapport à 2021 : cette tendance s’explique par l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) mais aussi par la conjoncture économique et la hausse des coûts de construction. Le recul des achats de particuliers est particulièrement net avec une diminution de 30 % des acquisitions de biens de moins d’un hectare (terrains à bâtir).